La
Capoeira remonte au début du siècle dernier, sa rythmique et
ses techniques de feintes entre autres sont empruntées aux peuples
africains d'Angola. La possession d'armes et les entraînements
martiaux leur étant interdits par leurs maîtres, les esclaves
ont inventé la capoeira, s'inspirant de leurs danses africaines
traditionnelles pour développer ce style de combat. C'était
un moyen pour eux de résister à la violence quotidienne qui
régnait dans les plantations. Cet art martial déguisé en danse
contient toute l'âme du Brésil.
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Elle
développe la force, l'agilité, la discipline et l'expression
corporelle.
Il s'agit d'un jeu athlétique qui fait appel à la souplesse
et à la maîtrise du corps.
Il n'est pas question de gagner des points ou de franchir la
ligne d'arrivée ; c'est un jeu au cours duquel les participants
rivalisent d'adresse, d'élégance et de malice. |
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La
place de l'église à Olinda, scène de Capoeira
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Roues,
coups de pieds fouettés, et autres figures acrobatiques, ces
enchaînements de techniques diverses nécessitent une grande
souplesse, dextérité et résistance musculaire. Dans la pratique,
les coups ne sont pas portés mais les adversaires se frôlent
avec une grande rapidité. Les combattants sont normalement vêtus
d'un pantalon blanc.
L'après-midi ou le soir, on se rassemble sur une place et on
danse, ou on combat, c'est suivant. |
Les
premières académies de Capoeira ont vu le jour à Bahia. Aujourd'hui
la capoeira est un art digne de respect, elle est reconnue et
pratiquée dans tout le Brésil et suit comme la plupart des arts
martiaux un courant de pensée; ici c'est l'étendard culturel
des mouvements de pensées du peuple noir. Le capoeiriste doit
savoir attaquer et se défendre, mais aussi maîtriser les sauts
acrobatiques et les nombreux mouvements inspirés du monde animal
(floreo) qui agrémentent le jeu.

Un jour on demanda a Pastinha ce qu'est la capoeira..et lui,
le vieux maître respecté demeura silencieux un moment, regarda
au plus profond de son âme, et répondit tranquillement, sous
forme de chanson. La capoeira est un jeu, un jouet, c'est respecter
ta peur, bien doser ton courage, c'est un combat, c'est le plaisir
de l'élégance de l'intelligence, C'est le vent dans la voile,
un gémissement dans la Senzala, un corps qui tremble, un berimbau
bien joué, l'éclat de rire d'un enfant, le vol d'un oiseau,
l'attaque du serpent corail, le goût du danger dans la gorge,
c'est rire devant l'ennemi, en agitant la main, c'est l'écho
du cri de Zumbi dans les quilombos, c'est se relever de sa chute,
avant de toucher le sol, c'est la haine et l'espérance, le coup
porté au visage qui blesse le coeur, c'est aussi relever un
défi, avec la volonté de combattre, c'est un petit bateau abandonné
sur les vagues de la mer, un petit bateau en pèlerinage abandonné
à la dérive; sans but... |
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