Passionné
par le cinéma de son pays, dans son livre, ses films et
ses mots, on voit son amour pour le Brésil. Zeca Pires
est un cinéaste avec ses racines dans le sol national.
La pellicule, chez Zeca Pires, se nourrit de la lumière
dun peuple et dune culture qui ne peut être
que brésilienne.
-
par Juliana Walckoff -
aobrasil.com
- Le
cinéma brésilien est passé par des hauts
et des bas. Actuellement - même en rencontrant des obstacles
- il sagrandit chaque jour
Z.P- Cest
vrai, lhistoire du cinéma brésilien nous
montre plusieurs étapes : les chanchadas ; le Cinema
Novo, la Pornochanchada ; le cinéma national a toujours
été son propre genre. Actuellement on a le différentiel
de na pas avoir quun seul genre. La diversité
est notre genre montrant la grandeur culturelle du Brésil
et la créativité de nos artistes. Jespère
que cette phase actuelle soit irréversible.
aobrasil.com -
Le cinéaste brésilien est un guerrier solitaire
qui lutte pour la valorisation du produit national, nest-ce
pas ?
Z.P - Comme
dit mon Maître, Caca Diegues : seule lobstination
fait le cinéma dans ce pays
aobrasil.com - Cest
difficile dimaginer le cinéma français sans
laide de la télévision et vice-versa ; tandis
quau Brésil, la télévision voit le
cinéma avec un autre regard. Quelque chose est en train
de changer à propos de ça ?
Z.P - Très
lentement, parce que la TVGlobo gouverne pratiquement le pays,
et il y a plusieurs intérêts en jeux. En plus,
TVGlobo a plusieurs représentants au Congrès.
Mais les cinéastes veulent seulement un espace plus grand
pour communiquer avec leur public et parmi ces espaces, il y
a la télévision. Mais cet empire va seffondrer.
aobrasil.com - En
France, la décentralisation culturelle - qui donne aux
régions une certaine autonomie - ouvre des chemins pour
divers types de productions. Par exemple, un jeune cinéaste
reçoit une aide plus significative de la région
Ouest, tandis que les films à gros budgets reçoivent
une aide de la région Centre. La même chose se
passe au Brésil ?
Z.P -
Je pense que, au Brésil, on est en train davancer
dans ce sens ; je dis en référence à la
régionalisation et au surgissement de nouvelles valeurs
par rapport à laide des préfectures des
départements, de la lutte des nouveaux réalisateurs,
de la baisse des coûts de production à cause des
innovations technologiques, et aussi parce que les politiques
sont en train de commencer à sapercevoir de limportance
de la production audiovisuelle dans le monde actuel.
aobrasil.com - Par
rapport aux régions, votre dernier film - Procuradas
- est en train dêtre réalisé dans
la région sud du Brésil. Comment cela se passe-t-il
de produire et tourner un long métrage hors laxe
Rio de Janeiro - Sao Paulo ?
Z.P - Je
pense que faire du cinéma est toujours un défi
dans nimporte quel bout du monde. On est en train de faire
un film osé avec un budget peu élevé, quand
même les difficultés pour avoir largent nécessaire
sont énormes. Les entreprises préfèrent
parier sur des noms déjà solides dans le cadre
national. Jespère que le prochain film sera un
peu moins difficile en collecte de ressources. Les défis
peuvent être plus grands, ça cest bien !
aobrasil.com - Pour
terminer: avec quel adjectif qualifieriez vous le cinéma
brésilien contemporain?
Z.P - Je
le trouve extrêmement créatif, principalement quand
les metteurs en scène optent pour loriginalité
sans essayer de copier des modèles déjà
consolidés ou, parfois, dépassés.
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