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Interview de CHARLES CESCONETTO (Photo)

 
Président de la Fondation Municipale de Cinéma à Florianópolis, il a étudié dans divers pays comme la France et Cuba. Récemment, il a gagné le prix de meilleur directeur de photographie pour le court métrage "Roda dos Expostos", lors du plus grand festival de cinéma latino-américain . Cet homme est Charles Cesconetto : un des plus talentueux directeur de photographie du Brésil.

- par Juliana Walckoff -


aobrasil.com - Ricardo Aranovich a dit que “la Nouvelle Vague était autrement néfaste pour le cinéma français et pour les autres pays qui l’utilisaient comme modèle . » Le Brésil a été un de ces pays, emballé par la Nouvelle Vague. Pouvons nous considérer cette époque comme étant une espèce de « anti-professionnalisation » du cinéma brésilien ?
C.Castonetto - Ricardo Aranovich est un des plus grands directeur de photographie d’Amérique latine, maître de plusieurs photographes brésiliens de renoms dans l’actualité, et aussi membre de l’ABC, Association Brésilienne de la Cinématographie. Argentin, il a habité et travaillé au Brésil justement dans l’effervescence ce qu’on appelait la Nouvelle Vague et Cinéma Novo ( la Nouvelle Vague Latino-américaine). Dans cette époque, il a fait la photographie de OS Fuzis, Sao Paulo Sociedade Anônima , Vereda da Salvação et Garota de Ipanema, entres autres. Un autre grand photographe de cette époque s’appelle Dib Lutfi, un génie de la caméra d’épaule. C’était presque impossible d’imaginer de faire un film de Cinéma Novo sans la présence de Dib. Un grand expérimentateur, la précision de ses mouvements de caméra, larges plans séquences qui se moulent dans la narration imprimant un rythme caractéristique et déterminant le langage du film, est phénoménal. Ricardo Aranovich, par contre, a toujours été un photographe de caractéristique formaliste. Il s’est initié aux Etats-Unis, et a développé un style réaliste d’une grande rigueur technique
A mon avis, l’histoire, c’est l’histoire, et le passé est toujours présent. Des films de la-dite Nouvelle Vague existent encore, et pour quelques uns ça dérange, par contre, ce cinéma sert à d’autres d’énergie revitalisante et régénératrice pour la constante création. Paulo Emilio Sales Gomes, le plus grand critique de cinéma brésilien de tous les temps, dans son texte Cinema : Trajetória no Subdesenvolvimento, publié en 1973, dit que « les cinémas nord-américain, japonais, et en général européen n’ont jamais été sous-développés, tandis que l’indou, l’arabe, ou le brésilien n’ont jamais cessé de l’être. En cinéma, le sous-développement n’est pas une étape mais un état : les films des pays développés ne sont jamais passés par cette situation, tandis que les autres ont tendance à s’y installer. Le cinéma est incapable de trouver en lui-même les énergies qui lui permettent d’échapper à la condamnation du sous-développement, même quand une conjoncture particulière suscite une expansion dans la fabrication des films ». Ce texte nous aide à nous trouver dans la condition de sous développement et le cinéma est un miroir de cette réalité, même s’il ne veut pas encore l’admettre. Le monde capitaliste ne permet pas le changement de cette condition, parce qu’il en est un des principaux piliers. La Nouvelle Vague a été un mouvement de rejet formel du cinéma Nord-Américain, et le Cinéma Novo la forme brésilienne de s’exprimer dans le même sens. Il n’était pas question d’être ou ne pas être professionnel. Le cinéma n’était pas discuté en tant que profession puisque l’objectif n’était pas de construire une industrie, mais de construire une expression qui réfléchit la réalité brésilienne. Ce qui a nuit et nuit encore au cinéma brésilien n’était pas et n’est le Cinema Novo, mais le système imposé par l’industrie cinématographique américaine

aobrasil.com -
Charles, la renaissance (ou évolution) du cinéma brésilien contemporain, a une relation directe avec la professionnalisation des techniciens liés au cinéma national ?
C.Castonetto - L’exigence pour un résultat audiovisuel parfait, qui ne dérange pas le spectateur, est ce qui fait la spécialisation des professionnels . Si le but est de ne pas déranger, la spécialisation est obligatoire. La connaissance approfondie des caractéristiques de chaque pellicule, le domaine du processus de développement, l’habilité à construire la lumière, autrement dit, la supériorité technique, fait réduire les bruits dans la communication et , plus que ça , devient fondamentale pour le contenu de l’œuvre. La direction d’art, la direction de photographie ou le sound designer, accomplissent une fonction aussi importante que celle d’un metteur en scène et ajoutent, en harmonie, ses efforts pour obtenir un meilleur résultat final. Chacun de ces professionnels , ayant à ses côtés et avec sa coordination un groupe de professionnels qualifiés, est fondamental pour le succès de l’œuvre, soit en termes de qualité ou même dans la réduction des coûts de production ou encore une plus grand garantie de retour à posteriori. Sans doute, l’actuelle production cinématographique brésilienne est renforcé par la spécialisation des techniciens une fois que l’objectif général n’est plus de chercher dans la forme le bruit étant que langage.

aobrasil.com - Le cinéma brésilien, actuellement , exporte ou importe des professionnels ?
C.Castonetto - Le photographe brésilien Affonso Beato est un exemple de professionnel reconnu internationalement. Il a fait la photographie de plusieurs films d’Almadovar, y compris le film Tudo sobre mi madre , le gagnant de l’Oscar du meilleur film étranger. Beato, comme plusieurs techniciens du Brésil, sont disputés sur le marché international, même aux Etats-Unis. Notre cinéma rarement cherche des professionnels ailleurs. Pratiquement tous les productions nationales sont faites avec 100% de professionnels « Made in Brazil » . Il y a trois ans, a été créée l’ABC (www.abcine.org.br), une association qui réunit des professionnels du son, de l’image et d’art, et qui se dédie au développement qualitatif des techniciens cinématographiques brésiliens au travers d’actions comme des cours, séminaires, liste de discussion sur Internet, prix ABC - dans lequel les professionnels sont jugés par d’autres professionnels - entre autres actions. Avec cette union des techniciens dans l’ABC et l’échange d’informations constant, sans doute, la qualité technique du cinéma brésilien est sur un rythme de croissance

aobrasil.com - Pouvons nous parler d’une « technique brésilienne » pour faire du cinéma ?
C.Castonetto - Quand on fait un film , on y enregistre nos caractéristiques, nos valeurs, notre culture, notre histoire, notre manière de vivre, notre mode de voir le monde. Bien que nous sommes en train de vivre dans un monde globalisé , quand on regard un film brésilien, il est possible de reconnaître en lui une caractéristique singulière, bien que chaque film soit une œuvre singulière et que la photographie, l’art ou le son sont adéquats au thème, à l’intention de l’histoire et aux exigences du scénario. Je ne veux surtout pas ici développer une étude sur les caractéristiques qui pourraient nous aider à définir ce que pourrait être la technique brésilienne, mais je suis certain que le film brésilien a un visage particulier. Mais si on parle d’une « technique brésilienne », en tant que forme de travail, je pense qu’on est encore célèbre pour notre manière à la brésilienne d’être, autrement dit, de résoudre les choses, pour plus difficiles qu’elles sont, avec toujours beaucoup de créativité pour dépasser les difficultés de production. Bien que le contact avec le système de production étranger, facilité par l’ère de l’information, fait que les productions nationales sont chaque jour de plus en plus dans les normes internationales. L’ABC, par exemple, a développé un règlement procédural d’équipes en tournage, des normes de qualité pour le développement ; maintenant, elle travaille pour la création de normes pour harmoniser le son, l’image et l’architecture des salles de projection. Les assistants de caméra ont aussi crée, il y a deux ans, leur association : la ACAS. Ils sont en train d’exiger de leurs associés, qu’ils signent un règlement de procédures développé par eux. L’ACASP est autant en avance, en ce qui concerne son organisation, qu’elle discute directement avec les producteurs des films, les salaires de ses associés

aobrasil.com - Charles, vous êtes un bon exemple de qu’il existe comme excellents professionnels spécialisés, hors des grandes villes . Il y a encore un « monopole cinématographique » dans quelques régions du Brésil ?
C.Castonetto - Le monopole est encore avec Rio de Janeiro et Sao Paulo et cette réalité va difficilement changer, mais quelques départements et communes, comme la région sud du Brésil et Brasilia, sont en train de se développer beaucoup en ce qui concerne la cinématographie. L’aide des départements, autant que l’aide des entreprises privées dans le processus de développement culturel de chaque département, est un fait déterminant . Un grand espoir vient avec la création d’ANCINE (Agence National du Cinéma), qui a comme un des ses principaux objectifs, d’investir dans le développement des pôles cinématographiques hors des grandes métropoles. On espère que cela va se passer.
aobrasil.com - Amélie Poulain - film français qui a participé à plusieurs concours internationaux de prestige, en 2001 - est un bon exemple de ce qu’un pays peut faire comme film avec son visage, sa langue, sa culture, sans que, pour ça, il ne cesse d’être universel. Le Brésil suit le même chemin. Qu’est-ce qu’il manque encore au cinéma brésilien pour être valorisé dans et hors son pays ?
C.Castonetto - Le cinéma brésilien est très apprécié dans et hors son pays et ce sont les box offices et les prix qu’il reçoit qui prouvent ça. Mais pour conquérir les écrans du monde ne suffit pas d’être valorisé pour le public. Le Japon, la Suède, l’Allemagne, l’Argentine, l’Espagne, tous produisent de bons films ou d’excellents films, mais ils ont le même problème que le Brésil. Le système de distribution cinématographique américain est un grand obstacle, puisque les salles de projection sont soumises aux normes imposées par lui. Si un projectionniste veut continuer à avoir des bénéfices offerts par l’industrie américaine, il est obligé de suivre ses normes, autrement dit, il est obligé de projeter les films américains. Quand le système se déchirera, et ça va exiger une organisation énorme, le cinéma brésilien et tous les films nord américains auront leur espace sur l’écran. Ceux qui pensent que le film américain a plus d’espace sur les écrans à cause de sa qualité, se trompent. Proportionnellement, pour la quantité de films produits aux Etats Unis, le nombre de bons films est bas : parmi 1000 films réalisés chaque années, environ 2% sont considérés de qualité. Les films brésiliens, à de rares exceptions, sont des films universels et peuvent être projetés dans n’importe quel lieux du monde, parce que même avec les différences culturelles, il y a toujours l’être humain avec ses questionnements, ses problèmes sociaux ou psychologiques - le même être humain de n’importe quel bout du planète - mais dans le contexte de son pays. Je pense que pour qu’un film devienne universel, il n’a pas besoin de suivre une formule. La diversité culturelle est, dans le monde globalisé, une des plus grandes richesses.




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